Par

AMOUGOU Judith Virginie

Doctor Ph.D in geography, University of Yaoundé I,  ajuvie@yahoo.fr

LIEUGOMG Médard

Professor, University of Yaoundé I

Résumé

Des ménages de la ville de Yaoundé et en particulier du quartier Efoulan sont englués dans une vulnérabilité liée aux difficultés d’accès à l’eau potable avec pour corollaire des risques sanitaires multiples. Des enquêtes portant sur les maladies hydriques (amibiase, typhoïde et démangeaisons) et une analyse bactériologique de l’eau souterraine ont permis d’y déceler des risques sanitaires du fait de la pollution. Les tests statistiques significatifs des variables ont établi des associations entre l’accès à l’eau et les conditions de santé des ménages. Nous proposons une modélisation qualitative et quantitative des risques sanitaires pouvant servir de référence aux pouvoirs publics et aux populations locales dans le cadre d’une gestion participative.

In this paper, we propose a qualitative and quantitative modeling of health risks that can serve as reference for public authorities and local populations within the framework of participatory management.

Mots clés : Yaoundé, Efoulan, ménage, accès à l’eau et risque sanitaire

1. Introduction

Au Cameroun, la croissance démographique galopante ne s’accompagne pas automatiquement d’un développement des facilités d’accès aux besoins essentiels des populations. La capacité de production des biens de première nécessité (infrastructures sociales de base) telle l’alimentation en eau potable des pouvoirs publics est loin de satisfaire les besoins de la population.

 

Les indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) relatif à l’approvisionnement en eau potable et à l’assainissement affichent qu’en Afrique centrale dont le Cameroun fait partie, la couverture en eau potable reste inférieure à 60% en 2006. Par ailleurs, selon le Troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (3ème RGPH, 2005), 47,3% de la population du Cameroun ont accès à l’eau salubre.

 

De nombreux travaux ont été menés par des chercheurs sur la question de l’alimentation en eau par les populations dans le monde et à Yaoundé en particulier et son impact sur la santé. Certains travaux ont par ailleurs mis en évidence les liens entre les systèmes d’assainissement et la qualité de l’eau consommée par les populations. Pour Nola et al. (1998), et Zebaze (2004), les consommateurs des eaux de puits et de sources de la ville de Yaoundé s’exposent à long terme aux risques sanitaires liés à la mauvaise qualité physico-chimique et à court terme à ceux liés aux caractéristiques microbiologiques. A ce sujet, l’absence de cloisonnement des eaux souterraines suppose une pollution répandue çà et là de la nappe phréatique de la ville de Yaoundé en général, et d’Efoulan en particulier. al. (1998), and Zebaze (2004), consumers of water from wells and springs in the city of Yaounde are exposed, in the long term, to health risks linked to poor physicochemical quality and, in the short term, to those related to microbiological characteristics. In this regard, the lack of partitioning of groundwater implies widespread pollution of the water in the city of Yaounde in general, and of Efoulan in particular.

Les modes d’accès à l’eau concernent celle destinée à la boisson et aux usages domestiques. Il s’agit d’une capacité d’approvisionnement en eau, des alternatives disponibles et du type d’eau collectée par les ménages.

La notion de risque renvoie à la détection de ses facteurs. Un facteur de risque est toute exposition d’un sujet qui augmente la probabilité de développer une maladie ou de souffrir d’un traumatisme (OMS, 2013).

L’offre intermittente du service public de l’eau potable a amené les populations à diversifier leurs sources d’alimentation. Par conséquent, des ménages ont eu recours aux eaux de sources et de puits au point où elles servaient de boisson pour certains et à divers usages domestiques. Cependant, les différents moyens utilisés par les ménages de ce quartier pour s’approvisionner en eau ne présentent – t – ils pas des menaces pour la santé ? Les modes d’alimentation en eau des ménages d’Efoulan les exposent à des risques sanitaires.

Le développement de cet article comporte deux sections notamment : matériels et méthodes, résultats et discussion. Cette partie permettra de décrypter cette problématique concernant l’exposition des ménages aux risques sanitaires. Ensuite, nous allons ouvrir une brèche sur la gestion des risques à travers une proposition de modélisation qualitative et quantitative des risques sanitaires pouvant servir de référence aux pouvoirs publics, aux populations locales dans le cadre d’une gestion participative

2. Matériel et méthodes

La méthode utilisée a consisté à mener des études ponctuelles entre 2011 et 2015 dans le cadre d’une recherche exploratoire et prédictive. La construction de l’échantillon a porté sur une méthode stratificative. Nous avons mené une enquête directe auprès des représentants de 120 ménages âgés d’au moins 15 ans dans le quartier Efoulan. Le Choix des ménages a été réparti en 6 sections selon les différents sites topographiques des concessions (tableau n°1), porté sur ceux qui étaient volontaires à répondre à nos questions.

Tableau n°1. Composition de l’échantillon d’enquête

Site topographique du terrainMénages
Terrain plat                                              13
Bas-fond drainé6
Sommet d’interfluve1
Bas-fond marécageux4
Versant légèrement incliné73
Versant très incliné23
Total120

Source : Field data, 2011-2015

2.2. Modes d’investigation

L’approche quantitative adoptée dans notre recherche a consisté à recueillir les données sur les ménages enquêtés, leurs modes d’accès à l’eau et les types de maladies hydriques des ménages de ce quartier. En plus de cela, cette approche a eu pour but de repérer les ménages à l’aide d’un GPS et les points d’eaux souterraines afin de les modéliser spatialement. Cette démarche a permis d’obtenir des données chiffrées visant à faire des analyses descriptives et des tests statistiques (étude explicative).

 

D’autre part des échantillons d’eau de cinq puits et des trois sources ont été prélevés lors de la campagne du 18 décembre 2015 selon le critère de boisson en vue d’une analyse au laboratoire.

 

L’approche qualitative a consisté à mener des entretiens directs à l’aide des guides préparés à l’avance. Cette approche a consisté aussi à mener des observations directes sur le terrain à propos des points d’accès à l’eau.

2.32.3. Outils d’analyse des données

- l’usage des images satellitaires QuickBird 2013, celles de l’habitat de la Communauté Urbaine de Yaoundé, et du plan guide de Yaoundé au 1/10 000 de l’Institut National Cartographique pour élaborer les cartes de base et thématique ;

- l’application de SIG ArcGis 10.2.2 pour les données géospatiales ;

- l’image satellitaire ASTER 2007 particulièrement pour le calcul des élévations et des pentes ;

- les indicateurs d’accès à l’eau et ceux de risques sanitaires ;

- Les variables ont été sélectionnées à partir du guide d’entretien, introduites dans l’application SPSS 18 en vue des croisements et des tests statistiques d’association et des modélisations des liens ;

- le test non paramétrique exact de Fischer pour rechercher des liens éventuels entre l’origine d’eau de boisson et les maladies hydriques, et le traitement de l’eau des ménages. Ensuite, le test de la relation entre l’origine d’eau de bain et les maladies hydriques, et le traitement de l’eau. Les variables croisées et simplement descriptives ont aussi été représentées par les graphiques d’Excel 2010.

- Pour évaluer les facteurs de risques sanitaires, une analyse bactériologique a été faite par des hydrobiologistes de l’Unité d’Hydrobiologie et Environnement (Laboratoire de Biologie Générale) de la Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I. Ladite analyse a porté sur la recherche et l’isolement des bactéries : Coliformes Fécaux, Coliformes Totaux, espèce Escherichia coli et Streptocoques Fécaux. Escherichia coli et Streptocoques Fécaux. Pour cela, les échantillons d’eau destinés à ces analyses ont été prélevés aux différents sites d’études (Cf. Figure n°1) dans des flacons préalablement étiquetés et stérilisés à 120° C pendant 15 minutes à l’autoclave. La recherche des germes est menée dans les 2 à 4 heures qui suivent les prélèvements (Rodier, 2009). L’isolement des bactéries a été effectué par la technique d’étalement en surface ou en platage dans des boîtes de Pétri en verre de 90 mm de diamètre contenant les milieux de culture Endo pour les Coliformes Fécaux, les Coliformes Totaux, les Streptocoques Fécaux et les Escherichia coli et le milieu Bile Esculine Azide (BEA) pour les Streptocoques Fécaux. En effet, un échantillon de 100µl a été prélevé à l’aide d’une pipette stérile et ensemencé par la technique de platage sur les milieux de culture coulés dans les boîtes de Pétri, puis incubé à 44°C pour les Coliformes Fécaux et à 37°C pour les autres pendant 24 heures à 48 heures dans une étuve. Après ce temps, les colonies ont été identifiées et dénombrées manuellement. Le nombre d’Unités Formant Colonies (UFC) est exprimé en UFC/100 ml d’eau selon la formule :

- En ce qui concerne les simulations, celle qualitative a porté sur une approche inductive appelée diagramme cause-conséquence de la pollution d’eau de puits. Une simulation dite quantitative de Monte Carlo sur les maladies hydriques a été réalisée l’aide de l’application @Risk 6.1.2.


Figure n° 1. Points d’eau échantillonnés et contaminés

3. Résultats et discussion

3.1. Impact de l’alimentation en eau sur les maladies hydriques

Le résultat du croisement de deux variables qualitatives à savoir l’origine d’eau de boisson et les maladies hydriques apparait sur la figure ci-dessous :


Source : Enquêtes de terrain 2011 - 2015

Figure n° 2. Origine d’eau de boisson et maladies hydriques

Un test exact de Fischer et une P valeur de 0,009 au seuil de signification de 0,05 a permis d’accepter l’hypothèse alternative d’association de l’origine d’eau de boisson avec les maladies hydriques. Ensuite, le test d’une association des deux précédentes variables avec celle du traitement de l’eau nous a donné le résultat suivant :

  • - Test exact de Fischer pour les ménages qui traitent de l’eau avec une P valeur de: 0,017 au seuil de 0,05 ;
  • - Test exact de Fischer pour ceux qui ne traitent de l’eau avec une P valeur de 0,301 au seuil de 0,05

L’effet du croisement desdites variables se présente sur les deux figures ci-dessous :

Source : Enquêtes de terrain 2011 - 2015

Figure n° 3 A. Relation entre l’origine d’eau de boisson et les maladies hydriques selon les ménages qui traitent de l’eau

Source : Enquêtes de terrain 2011 - 2015

Figure n° 3 B. Relation entre l’origine d’eau de boisson et les maladies hydriques selon les ménages qui ne traitent pas de l’eau

Le résultat du test des deux variables à savoir l’origine d’eau de boisson et les cas de maladies hydriques montre que l’une exerce une influence sur l’autre. Cependant, l’examen de l’extension de leur influence sur d’autres variables entre autre, le traitement de l’eau révèle que l’association persiste pour les ménages qui traitent de l’eau, mais disparait pour ceux qui ne la traitent pas.

D’autre part, le test du lien entre l’origine d’eau de bain et les maladies hydriques s’exprime de la manière suivante : Test exact de Fischer avec une P valeur de 0,047. Le croisement de ces variables se révèle sur la figure ci-dessous.

Source : Enquêtes de terrain 2011 - 2015

Figure n° 4. Origine de l’eau de bain selon les maladies hydriques

L’origine de l’eau de bain est liée aux maladies hydriques des ménages. Néanmoins, ces deux paramètres n’ont aucun lien avec le traitement de l’eau au vu du résultat suivant :

  • - Test exact de Fischer pour les ménages qui traitent de l’eau avec une P valeur de: 0,426 au seuil de 0,05 ;
  • - Test exact de Fischer pour ceux qui ne traitent de l’eau avec une P valeur de 0,301 au seuil de 0,05
3.2. Types de maladies auxquelles les ménages sont exposés

Le tableau ci-dessous montre les différentes maladies hydriques auxquelles les ménages sont exposés.

Tableau n° 2. Maladies déclarées d’origine hydriques par les ménages

Maladies hydriquesFréquences relatives
Aucune50
Amibiase30,8
typhoïde2,5
Démangeaisons3,3 
Amibiase et typhoïde11,7
Amibiase, typhoïde et démangeaisons1,7
Total100

                   Source : Enquêtes de terrain 2011 - 2015

En ce qui concerne les maladies hydriques déclarées par les ménages, le cas le plus frappant est celui des démangeaisons. En effet, les démangeaisons corporelles sont des allergies produites après le contact de certains individus avec une eau non saine, en particulier l’eau de bain.

3. 3. Eaux souterraines contaminées

Le tableau ci-dessous présente les résultats de l’analyse bactériologique des différents échantillons.

Tableau n° 3. Contamination microbienne des points d’eau souterraine

StationsE. ColiTCFCFS
S16,5 × 1041,4 × 1041,6 × 1048,12 × 106
S23 × 1031,2 × 1046 × 1069 × 103
S32,4 × 1048 × 1034 × 1063 × 103
P101,616 × 1051,31 × 1040
P21,4 × 1045 × 1063 × 1063 × 103
P306 × 10300
P401,1 × 1042 × 1030
P505 × 1061,6 × 1040

Source : Campagne de prélèvements du 18/12/2015

S1 : Source n°1 ; P1 : Well n°1 ; E. Coli : Escherichia coli ; TC : Total Coliforms ; FC : Fecal Coliforms ; FS : Fecal Streptococci ; 0 : Absence

Conditions environnementales favorables de propagation bactérienne

Les risques bactériens peuvent avoir de multiples facteurs :

  • - Une désinfection chimique insuffisante : les ménages en général ne maîtrisent pas le dosage d’eau de javel ou du chlore en fonction du volume d’eau de puits ou de la profondeur. Les désinfectants utilisés ne sont pas souvent en adéquation avec l’eau à traiter. Certains germes tels que les streptocoques fécaux ont besoin d’ozone pour être éliminés. En plus, la fréquence de désinfection semble aléatoire, étant donné qu’elle ne respecte pas un calendrier préétabli et fixe. D’autre part, au moment où l’eau de javel ou du chlore sont déversés dans un puits, les bactéries entrent d’abord en dormance. Ensuite, ces bactéries redeviennent actives à court terme. En bref, les ménages semblent ne pas maîtriser les enjeux de la désinfection. L’efficacité de la désinfection peut aussi être insuffisante à l’égard d’agents pathogènes présents à l’intérieur de flocs ou de particules, qui les protègent de l’action des désinfectants. Une forte turbidité peut aussi protéger les micro-organismes des effets de la désinfection, stimuler la croissance des bactéries et déclencher une forte demande en chlore.
  • - La proximité des fosses septiques et des latrines traditionnelles d’une profondeur semblable à celle des puits : la profondeur réelle (2 à 4 m) des puits est souvent proche de celle des fosses septiques et des latrines traditionnelles. En effet, la forte pression du bâti sur l’espace a multiplié la présence des fosses septiques et des latrines traditionnelles communiquant avec les puits à travers la nappe phréatique.
  • - Le ruissellement des eaux des pluies : les eaux des pluies qui dévalent les pentes peuvent aisément s’infiltrer dans les puits et sources positionnés en contrebas (cas du puits n° 2 ; photo B).
  • - Les rejets d’eaux usées domestiques favorisent la pollution de la nappe à travers l’infiltration.
  • - Les mesures de salubrité insuffisantes : le manque d’adoption des règles d’hygiènes adéquates dans la manipulation des seaux de puisage d’eau. En plus, le manque d’entretien des points de captage (source n° 3) peut entretenir des moisissures dont l’impact sur la santé est néfaste (photos F et H).
  • - La position altimétrique et topographique des points d’eau (figure n° 1) : le puits n° 2 est le plus fourni en bactéries parce qu’il est situé à une très faible altitude (656 à 692 m) et sur une faible pente de 7,95° à 11,56° ; de ce fait très exposé à la pollution. La situation des sources dans les zones hydromorphes (0 à 4,53°) et de très faible pente (4,53° à 7,95°). Des averses inondent parfois des bas-fonds marécageux causant ainsi leur engorgement.
  • - Le drainage est facilité par la nature lithologique du sol : la structure argilo-sableuse du fait de sa porosité peut favoriser la contamination à travers le drainage de la nappe aquifère.
  • - La divagation des animaux domestiques : la présence des chiens dans certaines concessions (puits n° 1 et n° 3) ou des chats peut favoriser la pollution des puits à travers leurs matières fécales qui peuvent toucher les seaux de puisage.
3.4. Gestion potentielle des risques

Dans un contexte de décentralisation, les autorités locales gagneraient à développer des stratégies en vue d’anticiper ou de gérer des risques sanitaires ou alors de manière à minimiser la vulnérabilité à l’eau. Il s’agit d’une approche participative communautaire dans une gestion des ressources en eau disponibles dont les acteurs seraient composés des collectivités locales, des communautés et des ménages et éventuellement d’autres parties prenantes. Les activités à développer sont entre autres, la formation et l’encadrement bien appropriés aux besoins des populations.

  • Méthode du Diagramme Causes-Conséquences

La méthode du diagramme causes-conséquences a pour objectif de décrire les scénarios d'accident à partir d'événements initiateurs. Elle consiste en une combinaison des Méthodes d'Arbre des Causes et d'Arbre des Conséquences. La figure ci-dessous est un diagramme causes-conséquences de la « pollution d’eau de puits ». Les faits « normaux » sont représentés à travers des rectangles tandis que les cercles représentent des évènements « anormaux » ou dégénérescents.

Etant donné un puits non aménagé et à proximité des latrines, l’action conjuguée des précipitations et le contact des excrétas avec la nappe phréatique entraîne la contamination de ladite nappe. Cette dernière favorise le développement des microorganismes fécaux notamment des streptocoques fécaux et des Escherichia coli qui polluent l’eau du puits. L’eau polluée non traitée est dangereuse pour la santé (maladies hydriques). Dans le cas où cette eau est traitée elle peut être salubre. Escherichia coli which pollute the well water. Untreated polluted water is dangerous for health (water-borne diseases). If this water is treated it can be safe.

Source : Enquêtes de terrain, 2011-2015

Figure n° 6. Diagramme causes-conséquences de la « pollution d’eau de puits »

Il s’agit d’une démarche de sensibilisation aux risques de pollution d’eau de puits.

  • Simulation de Monte Carlo avec la fonction RiskNormal

La distribution normale («courbe en cloche ») se traduit par la définition de la moyenne ou la valeur probable et un écart type pour décrire la variation autour de la moyenne (Palisade, 2010). Les valeurs intermédiaires proches de la moyenne sont les plus probables. C’est le cas de la simulation de la distribution de l’amibiase selon les ménages (figure n° 7).

La figure n° 7 ci-dessous est le résultat d’une simulation de 100 itérations de la valeur statique 37 conforme au nombre de ménages victimes de l’amibiase. Bien que les issues possibles se situent dans l’intervalle [-∞ ; +∞] pour la fonction normale, l’effectif de ménages victimes de l’amibiase se situe dans l’intervalle [28,1 ; 45,8], les issues probables appartiennent à l’intervalle [30,79 ; 42,97] avec 90 % de certitude.


Source : Enquêtes de terrain, 2011-2015

Figure n° 7. Distribution de probabilités de l’amibiase selon RiskNormal

4. Conclusion

Les dysfonctionnements dans l’offre en eau potable des services publics ont conduit les ménages à développer de nombreuses stratégies de diversifications des sources d’alimentations. Nos résultats ont montré que l’origine de l’eau de boisson et de bain influait sur les maladies hydriques des ménages à travers des tests d’hypothèses statistiques significatifs. Il existe également une relation entre les ménages qui traitent de l’eau et l’origine d’eau de boisson. Les maladies hydriques déclarées récurrentes dans les ménages sont l’amibiase, la typhoïde et les démangeaisons. D’autre part, les eaux souterraines que sont les puits et les sources consommées par les ménages sont pratiquement polluées par des bactéries de type Escherichia coli, streptocoques fécaux, coliformes fécaux et totaux. Le diagramme causes-conséquences de pollution et la simulation de Monte Carlo illustrent des scénarios de risques sanitaires. Cette étude implique de développer et mettre en œuvre une stratégie, une politique d’anticipation et de gestion des risques sanitaires de manière concertée au niveau des collectivités locales, de la société civile et des populations locales. De futures recherches pourraient s’étendre sur les risques d’émergence d’autres maladies hydriques entre autres, le choléra.

Bibliographie

AMOUGOU J.V. (2020). Conditions socio-économiques, accès à l’eau et risques sanitaires à Efoulan (Cameroun). Thèse de Doctorat Ph.D, Université de Yaoundé I, 325 p. 

 Analyse du risque, (2010). Disponible sur http://www.palisade.com/risk/fr/analyse_du_risque.asp, consulté le 3/11/2011

DESROCHES, A., LEROY A. & VALLEE F. (2007) La gestion des risques : principes et pratiques. Paris : Lavoisier, 295 p.

DJEUDA TCHAPNGA, H.B., TANAWA, E. & NGNIKAM, E., (2001) : L’eau au Cameroun. Tome 1 : Approvisionnement en eau potable. LESEAU, Press Univ. Yaoundé, 359p.

DJUIKOM, E. (1998) : Qualité bactériologique et physico-chimique des cours d’eau du réseau du Mfoundi à Yaoundé. Thèse de doctorat de 3ème Cycle, Fac. Sci., Univ. Yaoundé I, 165p.

La démarche d’analyse des risques – les principes généraux de prévention, disponible sur http://ww2.ac-poitiers.fr/esst/IMG/pdf/003-Rappel_des_bases_- _Les_principes_generaux_de_prevention.pdf, consulté le 2/6/2014

NGNIKAM, E., MOUGOUE, B. & TIETCHE, F. (2007). Eau, assainissement et impact sur la santé : étude de cas d’un écosystème urbain à Yaoundé, Actes des JSIRAUF, Hanoi, 6-9 novembre 2007, 13 p.

NOLA, M., NJINE, T., MONKIEDJIE, A., SIKATI FOKO, V., DJUIKOM, E. & TAILLEZ R., (1998) : Qualité bactériologique des eaux de sources et des puits de Yaoundé (Cameroun). Cahiers Santé, 8(5) : pp 330-336.

OMS, (2013). Facteurs de risque. Disponible sur http://http://www.who.int/topics/risk_factors/fr/,  consulté le 03/7/2013

RODIER, J., LEGUBE, B., MERLET, N. & BRUNET, R. (2009). L’analyse de l’eau, 9ème édition, Dunod, Paris, 1600 p.

ZEBAZE, T.S. (2004). Recherche d’espèces animales indicatrices de la qualité d’eaux souterraines du Cameroun, Rapport de stage post-doctorant à l’Université Paul Sabatier. 35p